Les mines de Potosi.
 

"Je suis la riche Potosi, le trésor du monde, la reine des montagnes et la convoitise des rois. "

A Potosi, le Cerro Rico se révéla être une mine d'argent si fabuleuse, que Charles Quint lui donna cette devise. Au milieu du 17 ème siècle, Potosi avec ses 165 000 Habitants était aussi important que Paris et Londres.
Aujourd'hui, bien que complètement taraudé, mille fois plus troué que le gruyère le plus aéré, le Mont Cerro continu d'être exploité, les mineurs s'étant organisés en coopératives. On y dénombre pas moins de 120 mines faisant travailler 6000 mineurs pour un salaire de misère. Leur espérance de vie est de 45 ans, due à la silicose et aux accidents d'explosif.

Quelques mines sont ouvertes au public. Avant d'entrer sous terre, nous devons faire quelques emplettes que nous offrirons aux mineurs, moyennant quoi, ils nous expliqueront leur travail. Feuilles de coca, alcool, coca cola, dynamite, détonateur, toute la panoplie du bon petit mineur est en vente libre …
Juste le temps de s'équiper, et zou, on descend dans la mine.
Depuis quelques jours, les mineurs sont en grève et bloquent la ville. La municipalité menace de les fermer, elles seraient trop dangereuses… Les galeries sont creusées de façon aléatoire et très mal étayées. Mais que font les techniciens et ingénieurs ? Rien, il n'y en a pas. Bien évidemment les mineurs sont en colère et le disent haut et fort. Aujourd'hui, les effectifs sont réduits, mais il y a quelques mineurs au fond.

Il fait chaud et humide, l'air est vicié et nous avançons dans les boyaux creusés par les mineurs.

Il n'y a peu d'outillage spécifique. Les mineurs, une énorme boule de coca dans la bouche, ce qui leur coupe la faim, donne des forces et aide à respirer, attaquent la montagne à la main, aidés par la dynamite. Le minerai de valeur est tout de suite séparé du reste. Les déchets sont remontés en surface par des chariots poussés par des hommes. Là haut, des femmes les trient et récupèrent les différents métaux. Elles sont payées 2 à 3 bolivianos par jour soit 20 à 30 centimes d'euro.

Un mineur progresse d'environ 0,50 m par semaine dans une galerie. Une mine peut compter 17 niveaux soit une profondeur maximum de 450 m . Les veines ont toutes un nom et les mines portent des prénoms féminins.

Nous terminons notre visite en faisant des offrandes à « El Tio » déité protectrice des mineurs. Quelques feuilles de coca, un peu d'alcool, des cigarettes contre l'assurance d'un travail sans danger…. Et ils en ont bien besoin… Métier de misère et de souffrance, pauvres mineurs.

Voyage en voilier.