Notre escale à Maupiti.
 
 

A Maupiti, il fait bon flâner, discuter, se balader, rencontrer… A Maupiti le temps s'écoule lentement, loin de l'agitation du monde, loin de la folie des hommes. Il y a la barrière de corail et les motus protecteurs ou nous sommes toujours les bienvenus, accueillis à la polynésienne. Puis il y a ce lagon, calme comme un lac. Julo y est mouillé en toute sécurité. Enfin, au centre l'île et ses habitants. Il faut en faire le tour, monter au sommet, admirer le panorama… Il n'y a plus de mot, que le regard… Contemplation... Si il fallait donner une définition au mot « beauté », ce serait là-haut. Lumières changeantes, couleur de l'eau, formes géométriques du corail dans le lagon, petites maisons du village, moutons blancs du grand large. Plus loin, tout au sud, la passe étroite et sinueuse, le sillage d'un bateau, le vent qui nous bouscule un peu. Surtout ne pas parler et laisser la magie opérer, laisser la magie nous enivrer.



Nous y avons même rencontré la reine et son fou.





Et les jours passent, paisibles. Nous sympathisons avec une famille qui nous montre les quelques curiosités de l'île : Le rocher tête de singe, la grotte du lézard… Ils nous régalent de mangues, de papayes. Nous passons de très bons moments avec eux.


Nous aurions bien aimé passer le nouvel an ici, mais une fenêtre météo s'ouvre le 29 décembre. Il faut en profiter pour rentrer sur Papeete… Ainsi va la vie du marin…Adieu Maupiti, c'est bien toi la plus intéressante des îles sous le vent. Merci à tous pour votre accueil et votre gentillesse, nous partons le cœur gros

Jeudi 30 décembre, 5h30. Nous levons l'ancre, cap sur Moorea. La météo annonce des vents de Nord-Est 10 à 15 nœuds, une mer agitée et quelques averses éparses… Le temps idéal pour cette traversée souvent délicate. Un premier grain nous tombe dessus dans la passe de Maupiti à six heures… Puis un autre à 9 heures. Celui de 11h ne nous quitte plus jusqu'à la nuit. Nous faisons route au près serré toute la journée, il pleut souvent, mais le vent reste modéré et nous tenons le cap. Le soir, nous laissons Raiatea à toucher sur babord. Le vent devrait faiblir et tourner plus au nord. A trois heures du matin, c'est l'enfer. Il fait nuit noire et les grains se succèdent, violents, venteux, pluvieux. Je manœuvre sans arrêt pour essayer de faire route, mais le vent change constamment. Le vent est fort , puis plus rien…. Et ça tourne, un coup du Nord, puis du Sud-est, puis plein Est. Il y a une houle croisée qui se mélange avec les mers des vents tournants… La marmite du diable en pleine mer. Je ne sais plus quoi faire pour faire avancer le bateau, il est stoppé net par ces vagues multiples. Aller zou, cap au nord sur Huahine. 30 milles avec le foc bordé plat entre les bas haubans et les galhaubans aidé du moteur à 26OO Tours à se faire saucer comme c'est pas permis. A 13h30 nous sommes devant la passe de Fare. Nous laissons passer un dernier grain avant de faire crocher l'ancre… Que c'est bon le calme, mais il pleut encore et encore. Enfin, a 16 heures le temps s'éclaircit… La météo annonce enfin un avis de fortes précipitations…. Merci bien, mais on était au jus…
Ce soir c'est la nouvelle année…. On ouvre une bonne conserve de chèvre des Marquises… Mais après cette navigation trop arrosée et sans sommeil…. Très vite le marchand de sable passe et à 2OH dodooooooooooooo. Pour sûr, on s'en souviendra longtemps de ce 31 décembre 2010.

Voyage en voilier.