Le Vanuatu est habité depuis plus de 5000 ans, mais c'est son histoire récente qui interpelle car elle est complètement hors norme. A la fin du XIX, des colons français et anglais arrivèrent aux Nouvelles-Hébrides. Les gouvernements des deux pays trouvèrent un terrain d'entente et se résignèrent à doter l'archipel d'un régime d'administration commune appelé « Condominium ». Les Nouvelles-Hébrides se transformèrent alors en une sorte de théâtre où se jouait, chaque jour, une très ancienne pièce dramatique : L'orgueil français contre le sentiment de supériorité britannique. Les mélanésiens eux, étaient partagés entre les deux pouvoirs car il n'existait pas de frontière. Les villageois se prononçaient généralement en choisissant un système d'enseignement francophone ou anglophone et la société mélanésienne essayait tant bien que mal de survivre. En juillet 1980 les Nouvelles-Hébrides accédèrent à l'indépendance, La République du Vanuatu était née.
Aujourd'hui, le pays est pauvre, mais les Habitants (Ni-Van) vivent avec peu. La consommation de masse ne les concerne pas encore. Les pirogues ne sont pas motorisées et tout le monde marche à pied. Ils vivent principalement de leur jardin et élèvent vaches, cochons et volailles. La mer est poissonneuse mais les Ni-Van ne sont pas des marins. Pour l'argent, il y a bien sûr le copra, la vente de fruits et légumes au marché des grandes villes et la vente du bétail. De plus en plus de jeunes partent quelques mois par an en Nouvelle-Zélande pour faire la cueillette des pommes. Les Ni-Van sont adorables et curieux. Ils offrent facilement quelques fruits ou légumes que nous acceptons contre du matériel de pêche, de l'huile, du sucre, des stylos, des briquets etc… Les Ni-Van parlent une langue commune, le Bichelamar et plus de 150 langues et dialectes, mais les villages sont toujours soit anglophones, soit francophones. La population est estimée à 200 000 habitants dont les 2 tiers vivent dans les quatre îles principales : Efate, Espiritu-Santo, Malekula et Tanna. |