Et nous continuons notre route, le 2 avril au soir, nous arrivons à Coron sur l'île de Busuanga. La cartographie électronique ne nous montre que le contour des îles. La mer n'est qu'une zone blanche vierge de toute sonde. Nous savons simplement qu'il y a beaucoup de récifs. Encore une fois, la couleur de l'eau guide notre étrave jusqu'au mouillage devant la ville. L'endroit est animé et sympathique. Nous nous régalons et en prenons plein les yeux en nous baladant en ville. Le marché, la gare routière, le centre, le panorama au dessus de la ville, tout est intéressant et surprenant.

Un soir, nous montons admirer le coucher de soleil. 700 marches en plein cagnard avant d'arriver à la croix, dur dur, mais quel spectacle.

Le matin du départ, je fais un saut en ville pour acheter du pain. Pas de chance, tout est fermé. Il y a beaucoup de monde avec des attroupements devant les petites chapelles qui sont nombreuses à Coron. C'est sans doute une fête religieuse. Curieux, je m'approche et découvre un spectacle sanglant. Quelques fidèles, tous des hommes, sont debout, torse nu, avec une jupe en fibre végétal. Ils sont cagoulés et se flagellent le dos avec une sorte de martinet terminé avec des ronds de bambou. Leurs dos sont zébrés de coups et sont rouge sang. Par moment un des fidèles s'allonge sur le ventre et les autres le flagelle à tour de rôle. C'est surprenant et difficile à regarder. Le temps de faire, en vain, le tour des boulangeries, je repasse devant ces illuminés. Leurs dos ne sont déjà plus que plaies et le sang coule… Et il n'est que 9h du matin.