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Traversée sur les Canaries.
 
   

Croisière en voilier..

Co-navigation.

Croisière naturiste.

Michel nous rejoint à Gibraltar pour cette traversée de 660 Milles. C'est le 25 novembre à 6H30 que nous larguons les amarres. Il fait nuit, il fait froid mais la marée n'attend pas. Les courants sont très complexes dans le détroit. Les eaux de la Méditerranée et celles de l'Atlantique ne se mélangent pas, la température et la salinité étant différentes. Tout cela produit des remous et des mouvements d'eau parfois spectaculaires.
Au début le vent et le courant sont contraires. Nous essayons de trouver un contre-courant en longeant d'assez près la côte espagnole, pas évident.

A Tarifa, le courant s'inverse et nous traversons le rail. Il n'y a pas beaucoup de cargos. A 14h, nous coupons enfin le moteur et longeons la côte marocaine à 6 nœuds.

La nuit tombe et le vent est instable. Nous alternons voile et moteur pour avancer un peu. Les prévisions météo annoncent du vent plus à l'Ouest, il faut absolument se dégager de la côte pour gagner le large.
Finalement le vent se lève lentement mais sûrement avec la houle qui va avec. Le bateau roule pas mal et nous devons rouler le foc qui bat en faisant un bruit épouvantable. Nous sommes donc sous grand voile roulée à 20%. La bôme est saisie avec une retenue et la vitesse oscille entre 5 et 6 nœuds. Le 28, nous passons la barre des 350 milles parcourus.

Dimanche 29 au matin.
Michel
comment qualifierais-tu ta nuit ? « Bien, pour une nuit en mer, fractionnée mais bien reposé quand même ».
Et toi Annie ? « Pas terrible, le bateau roulait trop, mais comme j'ai eu du rab, j'ai dormi quand même ».
Et le capitaine «Exceptionnelle, du plaisir à l'état pur, j'ai dormi tout le long».

Le vent s'oriente Est puis Sud-est. Nous déroulons un peu de foc. Julo, appuyé pas ses voiles est plus stable.

C'est le 30 à 9h que se dessine la côte sur l'horizon.
Par prudence, je rentre les voiles à l'approche de l'île, nous terminerons au moteur. Bien m'en a pris… Une accélération venturi à décorner les bœufs nous cueille entre Lanzarote et Graciosa. A 13h30, nous franchissons les jetées du port. Une place nous est attribuée par la police locale. La manœuvre d'accostage est délicate mais le capitaine s'en sort bien… Il faut dire aussi qu'il y a un bon comité d'accueil pour nous aider.
Et le vent va souffler pendant toute cette escale. Ces vents de secteur Sud-est sont plutôt faibles au large, force 2 à 3. L'île de Lanzarote, juste à coté comprime le flux qui redescend ensuite des hauteurs en accélérant et c'est un bon force 7 à 8 qui déboule dans le port. Impressionnant. Même marcher sur les pontons devient acrobatique.
Le village de La Caleta del Sebo est unique. Du sable, des maisons toutes blanches, quelques palmiers, peu de 4 x 4, des rue très larges, quelques magasins et beaucoup d'ondes positives.
A La Graciosa, on s'y sent bien. C'est un p'tit coin hors du temps et de l'agitation terrifiante qui emporte notre monde, un p'tit coin qui fait du bien…
Classée réserve naturelle, La Graciosa a gardé tout son caractère et son authenticité. Ici, le tourisme est contrôlé. Il faut une autorisation pour venir y camper ou faire escale à la marina. Elle est restée tel que nous l'avions connue il y a 10 ans…. Sûr qu'elle sera la même dans 10 ans… Nous décidons de louer des vélos pour découvrir le nord de l'île. C'est une terre de sable, de cailloux et de volcans.

Mais le temps presse, Michel doit rentrer en France le 5 décembre… Cap sur Arrécife. A peine avons-nous passé la pointe Nord de l'île de Lanzarote que le venturi s'arrête, et il reste à peine assez de vent pour nous. Incroyable la violence de ce phénomène.
Ici commence notre déconvenue sur les Canaries. Tout est aménagé, construit, défiguré et payant. Il n'y a plus cet espace de liberté qui nous est cher. Les mouillages sont peu nombreux et beaucoup trop rouleurs. Il ne reste que les Marinas, mais nous n'aimons pas. En attendant, nous allons à Mogane pour sortir le bateau et refaire le traitement de la quille. Celui fait en Tunisie n'a pas tenu. Le capitaine est furieux et déprimé. Puis on va à la marina de Las Palmas sur Gran Canaria. C'est la moins chère du quartier et zou, on rentre en France pour se requinquer un peu, le capitaine en a bien besoin.