Et l'aventure continue avec notre ami Philippe et deux équipiers bretons, Mado et Alain.
Tchin, un Spritz…
Nous quittons illico presto Vary Bay et ses "plages discothèques" que nos oreilles ont du mal à supporter pour aller mouiller juste derrière la pointe dans la baie d'à côté. Quel silence…
Et c'est Dimanche à 10h du matin que nous mettons cap sur Kéa, notre première île des Cyclades. On fait une petite explication des instruments de navigation. Philippe prend la barre, Alain les écoutes, et c'est parti pour 30 milles de navigation. Le Meltem qui souffle depuis une bonne semaine s'est calmé, et c'est tant mieux pour une première journée de nav.
Un peu de moteur, puis un peu de voile, on s'essaye à faire quelques nœuds de chaise… Et puis l'enrouleur se bloque… Que passo… Sans doute l'émerillon en tête de mât. Je choque un peu la drisse de foc, ce qui débloque l'enrouleur et nous continuons notre route. C'est à 17H que l'ancre croche…
Il y a peu de vent, nous affalons le foc pour essayer de comprendre cette avarie. Je démonte l'émerillon, le nettoie, le graisse. Nous renvoyons et tout fonctionne à merveille… Allez, nous avons bien mérité une bonne baignade puis un petit tour à terre.
Ici, aux Cyclades, il faut optimiser les étapes en fonction des prévisions météo. Lorsque le vent est fort, il est très difficile de lutter contre la mer. La houle est désordonnée et violente, les accélérations venturi impressionnantes, il est prudent de naviguer au portant pour ensuite remonter vers le Nord lors d'une accalmie.
Aujourd'hui, nous descendons plein Sud sur l'île de Kythnos. Nous longeons la côte Ouest de Kea au moteur car le relief nous dévente. Passé la pointe Sud, le vent de lève et forci. Nous arrivons dans le superbe mouillage de Fikiada vers 16H et là, ça souffle vraiment fort. Les fonds sont de mauvaise tenue et nous devons nous y prendre à trois fois pour crocher. Il y a du monde, mais que c'est beau.
Comme partout aux Cyclades, nous croisons de très belles unités… Et aussi des chèvres.
L'île de Kythnos n'a que deux mouillages abrités du Meltem. Fikiada sur la côte Ouest et Ormos Stefanou sur la côte Est. Nous profitons d'une période peu ventée pour aller de l'un à l'autre par le Sud.
Nous n'avons que 17 milles de route, nous profitons donc un maximum de Fikiada et levons l'ancre à 15h30. C'est une traversée tranquille, tantôt voile, tantôt moteur.
Nous pouvons longer de très près cette côte sauvage et admirons de très belles propriétés, d'autres en construction. Les roches sont magnifiques… Les couleurs, les formes, ce petit bout du monde est charmant. Les cinq derniers milles sont laborieux avec une belle accélération venturi juste dans l'axe. C'est à 19 heures et après trois essais que nous faisons crocher notre pioche dans du sable. La baie est profonde et les fonds herbeux de très mauvaise tenue.
Les escales se suivent mais ne se ressemblent pas… Sauf que c'est grandiose. Nous sommes au fond d'une baie sauvage, mouillés devant une plage. Il y a quelques oliviers, une petite église. Des paysans travaillent la terre. Il y a des mules, des chiens. L'endroit est très sec, aride et caillouteux. Il doit y avoir une source pas très loin. C'est beau et attachant.
Et nous reprenons la mer. Après une escale sur l'île de Syros et un bon petit bain en haute mer, nous arrivons sur la côte Ouest de l'île de la Rineia. Un mouillage peu fréquenté et sauvage, un petit coin de paradis.
La croisière continue, notre prochaine escale est Monastiri Bay au nord de l'île de Paros... Encore un coin moche comme tout.
De nombreux chemins de randonnée sillonnent cette pointe de l'île de Paros… Pour le plaisir des yeux.
Une bouffée de Meltem nous empêche d'aller mouiller devant la ville de Naousa. Qu'à cela ne tienne, nous prendrons la navette pour visiter cette belle ville. On a vraiment l'impression de se balader dans une carte postale des Cyclades
Malheureusement les bonnes choses ont une fin. Demain dernière étape pour Parikia ou nous débarquerons nos équipiers après 10 jours de Navigation. Merci à tous les trois, c'était génial.