Julo aux San Blas
 
 

Dimanche 1 er février 9h30. Nous mouillons à Cayo Lemon, aux San Blas, après une traversée un peu molle de 3 jours. Pour éviter la surtaxe du week-end nous attendons le lendemain pour faire notre entrée au Panama sur l'île toute proche de "El Porvenir".


D'abord la capitainerie, puis el congreso general kuna, et pour terminer l'immigration, et c'est ainsi que notre porte-monnaie se trouve allégé de 123$. Durant 2 mois nous allons naviguer dans un décor de carte postale. L'archipel des San Blas, au large du Panama, avec ses 365 îles est en partie protégé par une barrière de corail, les eaux sont transparentes. La navigation se fait à vue car les cartes ne sont pas très précises et les têtes de corail nombreuses.


Les îles, plantées de cocotiers, sont bordées de plages de sable blanc et sont habitées par les indiens Kunas qui vivent encore avec leurs traditions. C'est un peuple accueillant et attachant. Durant 2 mois nous allons d'île en île aux noms étranges : Nalunega, Wichubhuala, Uchutupu Pipi, Yansaladup, Miriadiadup, Tadarganet, Mamartupu…..



Mais pour l'heure, nous sommes bloqués sous le vent de l'île village de Wichubwala par un coup de vent de Nord-Est. Le vent est monté à 35 nœuds avec rafales à 55 depuis mardi, conditions météo rarissimes à cette saison. Nous attendons patiemment l'accalmie car nous devons récupérer Edith et Youn lundi matin 25 miles plus à l'Est. Nous décidons de partir samedi malgré un vent encore soutenu et mouillons à 15 heures sous le vent de Nargana.



Nous avons une journée et demie pour préparer le bateau et faire le plein… Stupeur, à Nargana il n'y a plus rien à vendre… Suite au mauvais temps, aucun bateau n'est passé et il ne reste dans les magasins que quelques fruits défraîchis… Même plus de rhum… Ce sera une croisière frugale…





Puis, nous repartons flâner d'île en île. Nous profitons d'une période de vent faible pour aller vers l'Est et visiter Isla Tigre puis Niadup. Peu de voiliers s'arrêtent devant ces villages et nous sommes agréablement surpris par la propreté et l'accueil des villageois.


A Isla Tigre, nous passons un bon moment à discuter avec le boulanger, sa femme et les enfants.

A Niadup un Kuna nous fait visiter le village et nous présente au chef. Nous lui posons mille questions sur la vie du village.


Le temps s'écoule, paisible. Nous passons quelques jours à Green Island que nous apprécions. C'est une île déserte, une cocoteraie.

Il y a ici, phénomène rarissime, quelques trous d'eau douce. Nous en profitons pour faire la lessive. Gare au crocodile, Il y en a un qui rode dans les parages, alors prudence.




Puis entre deux grains, nous allons à Cayo Lemon Est. Ici, l'eau est vert clair, non, turquoise en dégradé de blanc vers la plage. Plus au large, derrière le tombant elle devient bleu marine. Sur une des îles vit Anicio le boulanger et sa famille. Quand il souffle dans sa conque, le pain est cuit.


Il y a quatre îles habitées par des familles. Nous rechargeons quelques portables, soignons un petit bobo, donnons quelques savons et bavardons sur l'île la plus sud.



Anicio nous apprend qu'il y aura une Chicha demain aux îles Amen, un peu plus au sud. Nous hésitons un peu, car le mouillage est très mauvais là-bas… Finalement, allons assister à la fête…




Le lendemain, nous partons pour les îles les plus à l'Ouest des San Blas : Les Robenson (en Kuna , Tadarguanet : les iles du soleil couchant). Peu fréquentées, l'accueil y est chaleureux. Nous y achetons quelques Molas et passons de merveilleux moments avec les Kunas.
Dans ces îles, on nous amenait sans cesse des portables à recharger, nous en avons rechargé une quinzaine en 2 jours, du coup nous avons mis en place la règle suivante (sur les conseils de José le Basque): UNA CARGA = UNA FRUTA, et c'est ainsi que nous nous retrouvons avec une bonne provision de cocos et de bananes.


Armando passe nous prendre avec son Cayuco pour remonter la rivière jusqu'à la source. L'eau y est douce, limpide et potable. Tout le village vient ici faire le plein d'eau car il n'y en a pas sur l'île. En passant, nous nous arrêtons au cimetière. Aux San Blas, ils sont sacrés et ne peuvent être visités qu'avec un guide. Les tombes sont abritées sous des toits de palmes. Ce sont de petits monticules de terre recouverts d'une couverture. Quelques objets intimes du défunt sont disposés de ci de là. Une lampe tempête, des assiettes, un panier… Armando nous explique l'entraide entre Kunas quand une personne ne peut plus travailler ou que des enfants deviennent orphelins.




Nous faisons une dernière visite sur l'île Tupsuit Pippi. Pendant que j'emmène les enfants sur Julo,

Annie papote avec les femmes, puis se transforme en femme Kuna…


Mais il est temps de laisser les San Blas dans notre sillage… Le voyage continue… Adios amis Kunas, surtout ne changez pas, gardez votre authenticité et votre liberté… On vous aime.



Voyage en voilier.